Voilà, il y a un an aujourd'hui, j'arrivais sur le sol britannique, les yeux écarquillés de bonheur - bien que fatigués - et le sourire aux lèvres. En un an, il s'en est passé des choses : de la joie, des découvertes, du changement, mais surtout des doutes. Les fameux doutes au retour.. Pourquoi revenir ? J'étais mieux là bas ou ici? Et puis LA fameuse question qui revient: Et en revenant, ça fait quoi ?
Et bien, j'ai mis du temps à trouver les mots, et à pouvoir l'expliquer (la preuve, j'ai mis huit mois), mais en revenant, ce n 'est pas la joie. Attention, je ne généralise pas du tout le retour Erasmus, je parle seulement de mon cas. Pour ma part, revenir était très dur, on refait face à une routine qui a été cassé pendant quatre mois dans cet autre pays, on entend toujours la question " Alors l'Angleterre ?" mais au fond, tout le monde s'en fout quand tu dis plus que "c'était génial", ou encore les regards incompris et méprisants de ceux qui te disent " En Angleterre ? Mais tu dois être heureuse d'être revenue", alors que toi tu réponds que Non, tu es loin d'être heureuse
Erasmus, ça t'apporte énormément. Comme je l'ai dis plus haut, ta routine est cassée. Tu découvres des nouveaux paysages, des nouvelles personnes, une nouvelle culture, langue, des nouvelles expressions, des façons d'être qui sont totalement différents d'ici. Tu te dépasses, tu te surprends. Et tout ça, tu arrives à t'en émerveiller chaque jour, chaque jour pendant quatre mois. Et puis, tu sais qu'il y aura une fin, donc tu profites tellement de tout ce qui peut arriver. Et en revenant, c'est différent. Les premiers jours sont chouettes, tu retrouves ta famille, tes amis, tout le monde te parle de ce voyage , et puis les jours passent, et la routine revient, et tu t'ennuies. Il n'y a rien qui t’émerveille, mais tout qui t'agace, en ayant toujours cette phrase dans ta bouche " En Angleterre, c'est mieux.".
Pas une journée où je ne pense pas à l'Angleterre, pas une journée où je ne regarde pas les billets d'avions, les écoles... Cela fait seulement trois mois que j'ai fais le deuil de ce séjour, et ca a été de l'incompréhension pour tout le monde. Je me disais "Alors, fakons, faisons comme si tout allait bien, mon corps est ici, mais mon esprit est bel et bien là bas." Je ne croyais pourtant pas à la déprime post Erasmus, et pourtant je l'ai bien vécu.. Encore une fois, je ne dis pas que tout le monde l'aura, mais elle peut être réelle. La vie est différente après avoir vécu dans un autre pays, perso j'ai bien pris le syndrome de la bougeotte. Je suis repartie cet été en Irlande, pour un mois en tant que fille au pair. Juste pour retrouver cette magnifique langue, et m'émerveiller à nouveau, me sentir bien.
Le retour de l'Irlande est différent, je pense que j'avais peur de replonger dans le noir, et puis.. Je sais que je repartirai. Je le sais, car j'aime ça, j'aime ce sentiment.
Alors pour ceux qui m'ont supporté dans ces moments pas cools, je vous remercie de ne pas m'avoir lâché, de m'avoir fait sourire malgré tout et me montrer qu'il était important de vous avoir avec moi.
Pour ceux qui partent : kiffez votre vie. C'est pas tous les jours qu'on fait ça et c'est une expérience magique. Et peut être que vous, vous vivrez différemment le retour.
Pour ceux qui reviennent : courage ! Mais ça, on peut en parler ensemble !!
Loads of love.
- A.